dimanche 11 mars 2012

That was Omnivore. Day 1


Paris, dimanche matin. Y a du monde à la sortie de Saint-Nicolas du Chardonnet. Ce qui me ferait flipper si je n'allais pas, quelques mètres plus loin, à la Mutu rénovée pour une autre grand-messe, celle des foodies de tous bords et tous poils.

Arrivée à l'heure de l'oraison, j'ai raté les douceurs parisiennes de Fabien Rouillard, qui a réussi à inviter le pandan sur scène. Manqué aussi les confidences de Patrick Roger, mais on l'entendra bientôt là.

But, but, but... Vu, et écouté m'apprendre tout plein de mots, le non-étoilé mais star ici David Toutain. Le Normand est devenu botaniste au gré de son "CV en or massif". Après Veyrat et Passard, forcément, forcément, criste marine, benoîte urbaine, pieds-bleus, tu maîtrises, pour le plus grand bonheur des clients de cette unique table, tout en longueur qu'est l'Agapé Substance, éclos il y a moins d'un an dans le 6e.
Ce jeune homme venu à la cuisine "par hasard" a également enrichi mon vocable avec sa boîte de petit chimiste (une pincée de maltodextrine et de chlorure de calcium...) mais aussi et surtout de nouveaux mots: cruchot, comme cru-chaud, son obsession, et pacosser, verbe du premier groupe. Bon, en même temps, moi je drag'n'droppais à gogo il y a peu...


Comme une gourde je me suis fait surprendre par la noyade d'une jolie assiette marine devenue soupe. Vous n'aurez donc que les étranges poires de trois jours. Pour concentrer le goût...



J'ai en revanche réussi à attraper cette version basque des radis en terre de Noma, par Eneko Atxa, qui a quitté pour l'occasion son vaisseau de verre planté dans la campagne près de Bilbao. Mémoire et territoire, quand vous nous tenez... Une bonne dizaine de recettes pour le Basque aux faux airs de Zizou, à qui l'on pardonne avec bonheur les sous-titres caffis de fautes dans ses vidéos, ses moult "la continuation? On triture la préparasion"...


Le chanvre, on en fait des pulls moches et des biocarburants. Alexandre Gauthier en fait un tressage où l'on fouille à la recherche de petits coussins de polenta de la même farine...

Last but not least, le grand Alexandre Gauthier, qui rend la crise plus douce (mais donne encore plus envie de craquer son compte épargne pour filer à Montreuil). C'est la dèche, dans le Pas-de-Calais: après avoir sorti deux millions et des brouettes pour faire un lieu à l'image de sa cuisine et qui sache "accueillir le temps qui passe", le chouchou d'Omnivore, encore une fois sacré créateur de l'année, se réjouissait pourtant de la date du Off version World tour. Mars et ses promesses de printemps... Raté. Le coup de froid et la neige ont retardé l'arrivée des produits de la renaissance, mais potimarron et autres betterave appartiennent déjà au passé...
Pas grave, le poète du peu nous fait une salade "en attendant le printemps" avec de la mâche pleine de chlorophylle réveillée par des oignons grillés sur plaque et du stilton... tresse du chanvre... planque une huître sous de la poudre de pop-corn, ou des rognons dans la cendre, "paysage désolé mais sublime" bluffant Sébastien Demorand. Roh mais qu'est-ce que ça va être, Montreuil au printemps...

Bon allez, en attendant, un petit pain au choc chez Kayser et je vais voir les pâtissiers lorrains, moi.

3 commentaires:

Bambi a dit…

Ma foi, une première journée qui donne l'eau à la bouche... J'ai envie de te dire que le cru-chaud et pacosser, ça vent plus du rêve que de drag'n'dropper... Même si je ne sais pas ce que veut dire pacosser... Et l'assiette de radis à la Basque est très jolie... Faudrait trouver un moyen de s'inviter à la table d'Eneko, un de ces quatre...

Tit' a dit…

Haha ! Je vois que nous avons échangé nos angles de vue entre Toutain et Gauthier. On apprécie ainsi les choses différemment. Nous étions cependant à deux pas l'un de l'autre pour Atxa, dirait-on. Son jardin est tout simplement affriolant ! :)

Cocotte a dit…

As-tu vu celui de Dominique crenn le lendemain?